Quand je serai grande, je serai...# 6
Quand je serai grande, je serai... heureuse de ma vie !
A qui cela n’est-il jamais arrivé ?
A- Regarder ses voisins un matin et ne pas les reconnaître. Trouver qu’ils ont quelque chose de changé depuis la semaine dernière. On ne sait pas quoi, c’est indéfinissable. Comme si on les voyait pour une première fois, on leur découvre des détails qui nous avaient jusque- là échappé. Drôle de sensation.
B- Ou alors, on rencontre un copain de longue date qu’on n’a pas recroisé depuis quelques semaines. Et en le voyant, le choc ! Mouvement de recul.
« Mais que t’arrive t-il ?
- Rien. Pourquoi dis-tu cela ?
- Mais cette coiffure, c’est étrange tout de même.
- Ah, ma crête iroquoise ! Je l’ai fait faire la semaine dernière. »
Voilà l’illustration de ce que je veux vous dire. Celui qui a la coiffure a déjà oublié qu’elle était étrange : il se l’est appropriée, l’a intégrée. L’autre pour qui c’est tout nouveau, s’en étonne et subit un choc.
Voilà : quelque chose fait partie de la banalité pour l'un et est choquant pour l'autre.
C -Dernier exemple : c’est ce qui m’est arrivé il y a quelque temps, un matin comme un autre alors que je me regardais dans le miroir de la salle de bain. Je me suis vue.
« Zut ! J’ai la marque du drap sur la joue. »
Mais quand une heure plus tard, je passais devant un autre miroir, je constatais que ce n’était pas une marque due au sommeil profond mais une ride, la sournoise, ma barrant la moitié de la joue !
J’ai eu beau frotter, pas de doute : une géante ride bien installée sur ma peau. Comment ne l’ai-je pas vue avant ? Je n’ai jamais vu une ride aussi longue. Oui, elle descend jusqu’au milieu de ma joue droite.
Flûte ! Une ligne de vie sauf qu’elle n’est pas dans la main mais sur la joue. Merde ! C’est irréversible, ça !
Fripée comme une vieille pomme !
Force est de me résigner :
nous sommes liées jusqu’à la fin de ma vie.
(et je ne doute pas qu'elle invite très vite ses petites camarades à la rejoindre !)
Oui, il y a bien des crèmes anti ride, mais à quoi bon ? C'est trop tard
Dans cet exemple, mon visage a adopté une ride et moi, je ne l'ai vue que ce matin-là.
Pourtant, il est évident qu'elle s'était installée il y a déjà un bon moment...
(Vous voyez : je ne suis pas aussi narcissique que ça, sinon, je l'aurais démasquée plus tôt.)
Ce qui me console, c'est que si un jour, quand je serai très très vieille, je devais être triste, je la regarderai et me souviendrai alors des heureux moments de ma vie.
Car elle en exprime tous les instants de joie et de rire, ride d'expression qu'elle est.
Et cette idée me déride un peu.
Quand je vous dis que je suis une vraie optimiste !
(Bon, on est d'accord : on n'est pas pressé pour tes copines. On a le temps.)
Je vais aller m'inspecter sous toutes les coutures, histoire de faire un état des lieux des horreurs.