Quand je serai grande, je serai... #9 bis

Quand je serai grande, je serai...ange dans "l'amour est dans le gré !"

Je reviens vous raconter mon métier. Vous vous souvenez ? Je vous en avais parlé là : clic.

C’est le grand jour. Le jour du recrutement. Les candidats ont été choisis par les producteurs de l’émission et nous allons savoir lequel  nous est attribué, à chacun de nous, les anges. Cela se fait sur le principe d’un tirage au sort. Mais auparavant, on nous projette un film de présentation des candidats.  On fait connaissance avec les âmes en peine qu’il va falloir guider dans cette expérience peu commune.

J’aime bien cette mission surtout quand je pense à mes collègues qui ont des trucs pas drôles à gérer.

J’ai un collègue qui actuellement est basé dans une boîte dans laquelle, règne un bordel monstre : je lui souhaite bien du courage pour remettre cette entreprise sur les rails… Devoir veiller sur tous les salariés pour les ramener dans le droit chemin alors que c’est la débandade totale. C’est sûr, il va avoir à effectuer des heures supplémentaires (et j’espère qu’il ne nous fera pas un burning out !) Pour lui, c’est immersion en terre hostile, limite asile d’aliénés. Oui, courage à lui !

Ici, c’est tout de même l’amour dont il s’agit, donc le sujet est plus léger, plus plaisant… Quoique, les thèmes de l’amour ne sont pas toujours simples. Je pense à celui qui a dû gérer les histoires de cœur (et de cul) de notre président il y a quelques mois… Pfff ! Quel boulot ! Et toujours dans les flash des paparazzis…

Là, c’est tout de même plus cool ! Et on visite la France rurale, des coins insoupçonnés. Parfois, il n’y a même pas de route ; on doit accéder par des chemins de terre. La première fois, ça fait drôle.

Présentation des candidats. Confortablement installés, nous sirotons une boisson à base d’angélique, avec un nuage de lait. Je me suis assise à côté de Michel (prononcez Mikel) : Michel Ange. On s’entend assez bien. Il a un franc-parler, c’est certain mais il a beaucoup de bon sens.

Belle brochette cette année encore : tous les profils, tous les métiers de la terre (agriculture) sont représentés. Tirage au sort : Michel tombe sur un bellâtre (beau mec, aimable, dans le vignoble : où est le vice ? Le vice caché j’entends.) Mon collègue est soulagé. L’année dernière, il était tombé sur un agriculteur homosexuel ce qui expliquait sa non implication dans une relation avec une femme. Le souci, c’est que le principal intéressé n’en avait pas conscience. Quel gâchis !

Le tirage au sort m’a attribué Robert, un brave gars, éleveur laitier. Vieux garçon, timide, gauche, un physique ingrat…pas vraiment le séducteur mais je ne devrais pas avoir de gros soucis avec lui, côté collaboration. En revanche, côté séduction...

Ensuite, deuxième partie de la journée : le speed-dating entre les candidats et les potentielles prétendantes retenues. Autant vous dire, que pour nous, l’enjeu est colossal.

C’est au tour du candidat de Michel. Il a retenu une belle blonde aux grands cils. « Je suis gâté cette année : ça ne va pas être dégueux de suivre cette fille à la ferme. »

Je ne voudrais pas vous choquer, mais je dois vous préciser que nous entrons dans l’intimité des protagonistes. A chaque ange de fixer les limites de sa mission. Je veux dire que nous sommes autorisés à suivre les filles dans la salle de bain, la chambre, etc… Moi, je mets un point d’honneur à respecter l’intimité de chacun. Mais parfois, dans des cas particuliers, il est vrai que je reste au pied du lit, à souffler les bons mots et les gestes à adopter …enfin, vous voyez ce que je veux dire. Je ne suis pas très à l’aise, mais quand il le faut.

Michel était sur son petit nuage jusqu’à ce que la fille ouvre la bouche. Il n’a rien dit, mais je le connais assez pour voir sa déception.

La seconde candidate est entrée en scène. Une brune, soutien-gorge pigeonnant en avant, dépassant du décolleté et talons aiguilles de 10 centimètres.

« Merde, pas la pétasse ! Une gourde et une pétasse : super ! Je tombe toujours sur les cadeaux du lot… Mais qu’ont ces bonshommes à vouloir une fille coquette pour travailler à la ferme ? Elle a le profil de la parfaite citadine : que veux -tu que je fasse d’elle ?  Je vais encore me faire avoir comme l’année dernière : je ne risque pas d’avoir des points bonus. Je vais encore ramer…
-Calme-toi Michel. Tu vas peut-être avoir de bonnes surprises. »

Mon Robert à moi, il a choisi… enfin, à vrai dire, il n’a pas eu le choix : une seule fille a manifesté de l’intérêt pour lui. Donc mon Robert a sa prétendante. Pas d’appréciation  aujourd’hui : je verrai sur le terrain ce que cela donne.

L'aventure va pouvoir commencer.

A suivre...

Comments

[ViviCocci]

Ça pourrait être pire et se passer dans le milieu de la Formation…

Et là, il doit y avoir matière !

Dans des villes, ça te changerait un peu !

En province, pour commencer faut pas trop te dépayser, puis à la capitale… Cupidon traîne souvent dans ces endroits !

Plein de Bizzz,